S’il y a bien des endroits que j’aime sur le littoral autour de Montpellier, ce sont les étangs et les lagunes. Bien loin des plages animées et du bord de mer défiguré de Palavas, Carnon ou La Grande Motte, les étangs de l’Arnel, du Méjean ou des Moures sont un monde à part. Comme un morceau de paradis posé là, à cheval entre terre et mer.
Les salines de Villeneuve-les-Maguelone font partie de cet écosystème préservé où viennent nicher et se reproduire des dizaines d’espèces d’oiseaux. C’est cet endroit que j’ai choisi de vous faire découvrir dans le cadre du rendez-vous En France Aussi, organisé par Le Coin des Voyageurs, Voyage et Féminin et La Terre sur son 31.
Villeneuve-les-Maguelone est un petit village situé à moins de quinze minutes de Montpellier au bord des étangs, entre Palavas et Vic La Gardiole. On connaît surtout la ville pour sa cathédrale et l’évêché de Maguelone, située à l’époque sur une presqu’île non loin de Palavas.
Dès le XIIème siècle, les salins de Villeneuve furent exploités par l’évêché de Maguelone puis par les Salins du Midi après la révolution française. Jugés trop peu compétitifs, ils finiront par fermer en 1969. En 1992, le conservatoire du littoral rachète le site pour en faire un espace naturel protégé, aujourd’hui classé Natura 2000.
J’arrive aux salines en milieu d’après-midi, le temps est clair. J’emprunte le chemin qui longe les marais salants en direction de l’étang des Moures. La bise est glaciale, je remonte ma capuche pour me protéger du froid. La lumière est incroyable, le soleil commence déjà à descendre et teinte les eaux d’une couleur argentée. Je suis seul, dans le calme, juste le bruit du vent… J’entends des mouettes qui rigolent puis des canards qui râlent. D’autres chants surgissent des bosquets. Un petit oiseau file le long du canal, il a la gorge bleue. Il est si rapide, je n’ai pas le temps de le figer dans mon appareil qu’il a déjà disparu.
Les salines sont un milieu de vie préservé pour des espèces d’oiseaux emblématiques de la région comme le Flamant rose, l’Aigrette Garzette ou le Tadorne de Belon. On y observe aussi d’autres espèces plus difficiles à repérer : l’Avocette élégante, l’Echasse blanche, la Sterne naine ou le Gravelot à collier interrompu. Mais je n’y connais rien en ornithologie, comment vais-je les reconnaître. De toute manière, pour l’instant, je ne vois rien. J’entends ça oui, mais je ne vois rien. Je discerne bien quelques tâches blanches et grises sur l’eau mais rien de plus. En même temps je l’ai toujours su, l’observation des oiseaux n’est pas pour moi. Pas assez de patience.
Et pourtant, il ne me faudra pas attendre longtemps pour m’apercevoir que j’avais faux sur toute la ligne. Les oiseaux sont bien là, tous au rendez-vous, il suffisait de marcher et d’observer. S’arrêter un moment, respirer et ne plus courir après chaque envol. Je m’assoie au bord du chemin et je regarde, sans un bruit. Au départ je ne vois pas et puis tout à coup voici le Tadorne de Belon. D’abord un, puis tout un groupe qui s’amuse dans l’eau. Plus loin je croise plusieurs flamants et des cygnes qui glissent sur les eaux des salines.
Il était fait de vies et de souffles, mais trop indécis pour s’affirmer. Les hirondelles de mer volaient très haut. Sur les bords, les roseaux du palus frissonnaient de minuscules passages. Mes joues étaient caressées par un air qui n’arrivait pas à plisser l’eau. Dans les herbes, je percevais des grouillements et le ventre blanc des dorades jetait un éclair. Je regardais longuement le fond de l’étang où se mirait le plat des rames.
Gaston Baissette
On peut découvrir les salines de Villeneuve-les-Maguelone à pied ou à vélo, à travers un réseau de sentiers balisés qui s’étendent sur plusieurs kilomètres autour du site. Pas besoin d’être randonneur chevronné ou de s’embarquer dans une longue marche pour profiter de ce site. Il existe trois itinéraires : le sentier de la plagette qui longe les marais par l’est, celui des Salines qui contourne le site en passant par le mas des Quinze et le petit sentier des Bouzes, pour ceux qui n’ont pas trop de temps. Retrouvez la carte des sentiers de randonnée ici.
Vous trouverez toutes les informations utiles en allant consulter le site du Conservatoire d’Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon.
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Cet article a 14 commentaires
Les salines sont souvent un lieu incroyable pour observer les oiseaux. Celles de Villeneuve les Maguelone n’ont pas l’air de déroger à la règle.
L’année dernière, nous avions profité d’une sortie organisée par la LPO et en avions observé beaucoup. C’était fort agréable.
Tout à fait d’accord avec toi, et grâce à ce rendez-vous, j’ai pu enfin prendre le temps d’aller les observer !
Cela ressemble beaucoup à la réserve du Marquenterre que nous avons en Baie de Somme … le genre d’endroit sympa pour observer toutes sortes d’oiseaux dans leur milieu naturel …
Je ne connais pas encore la baie de Somme, mais si les paysages ressemblent à ceux de Villeneuve, il faudra que j’y vienne un jour…
Bonsoir,
En matière d’observation et de photo animalière, les oiseaux sont ce qu’il y a de plus difficile ! Et en plus ce qui est frustrant c’est qu’on les approche rarement de près ! Bel endroit en tout cas !
C’est clair que j’ai du jouer avec le zoom de mon appareil pour réussir à peu près 3 photos sur les 30 que j’ai pris… Mais bon je ne suis pas déçu de ce voyage…
Cet endroit me plairait énormément, j’adorerais. Dommage que ce soit si loin. J’ai fait une fois l’expérience d’observer les oiseaux dans le marais, à Noirmoutier. C’est vrai que ce n’est pas facile d’arriver à les reconnaître… Quant aux photos, c’est vraiment difficile ! Merci pour cette jolie découverte que je vais noter avec tout le reste de ce qu’il faut absolument faire en France !
J’ai effectivement bien galéré avec ces photos, surtout que la photographie n’est pas du tout ma spécialité. Quant à les reconnaître, heureusement, les panneaux explicatifs qui jalonnent le parcours m’ont fourni une aide précieuse…
sympa d’avoir mis les liens de tt le monde 😉
très chouette balade.
les tadornes je ne les aime pas trop moi, je me fais p’tet des idées mais je le prends pour un envahisseur. En bretagne il y a qqs années ils étaient rares aujourd’hui ils sont presque plus nombreux que les mouettes à certains endroits, mais bon je ne suis pas une spécialiste 😉
Je ne peux pas dire si je les aime ou pas, en tout cas ils étaient nombreux effectivement et du coup bien plus facile à prendre en photo ! 😉
J’aime bien ces endroits… calmes et sereins…
Me rappelle de mon arrivée sur Montpellier où une nuée de flamands roses se pavanaient dans les marais… Etonnant d’ailleurs si proche d’un aéroport 😉
Tes paysages me parlent…
En tout cas, il y a de biens jolis oiseaux !
encore une fois, je le dis, ce billet nous démontre combien notre Terre est belle et combien nous devons la préserver 😉
Merci pour ce beau texte! Je suis déjà allée me balader dans le coin, c’est très joli en effet. Et il y a la cathédrale au milieu des salines qui vaut le coup aussi.
Pour voir les oiseaux, il faut surtout des jumelles, c’est même plus important que la patience! Je ne savais pas qu’on pouvait observer des avocettes ici, c’est chouette. Par contre pour les avoir vu la semaine dernière, je trouve que nos flamants font décidément grise mine! Ils sont plus très roses non? 😉
SI tu aimes les paysages salés, je te conseille aussi de découvrir l’exploitation de la baleine, toute rose. J’en parlais ici 😉 http://www.yapaslefeuaulac.ch/salins
Effectivement, les flamants sont un peu blancs en ce moment ! C’est vrai que les photos de ton article sont super belles. Sacrés paysages ! Je suis passé plein de fois à côté des salins du midi sans m’y arrêter… J’y ferais un détour… 😉
L’observation en milieu naturel quand c’est possible, il n’y a que ça de vrai !
Les salines se prêtent bien à ce genre d’exercices 🙂
Tu ne l’as pas en photo, mais tu la cites, j’aime beaucoup l’avocette élégante qui fréquente aisément les marais salants.
Merci pour le grand air !