Une escapade en Cévennes

Charnavas, entre Cévennes et Lozère

Le week-end dernier, nous avions rendez-vous aux gîtes de Mamie Marcelle avec quelques amis. A peine sortis du boulot, nous sommes partis pour Charnavas, un petit hameau perdu dans les Cévennes, bien au-dessus d’Alès. On n’arrive pas à Charnavas par hasard, surtout de nuit. Depuis Alès, il faut grimper dans la montagne en direction de La Grand Combe, passer Chamborigaud, puis, au niveau du pont du Mas, suivre une petite route sinueuse qui mène jusqu’au hameau. Passé le col, la route devient un chemin et s’enfonce un moment dans la forêt pour déboucher sur Charnavas. Un ensemble d’anciennes maisons en pierre sèche. Mais à vingt et une heure ce soir là, nous n’y voyons pas grand chose. Bloqués en haut d’un chemin, nous peinons à manoeuvrer pour redescendre vers Charnavas-le-bas. Quelques minutes plus tard, nous voilà enfin à l’entrée de la Magnanerie. Le propriétaire nous a laissé quelques instructions sur la porte. Nous passons le porche qui donne sur une petite cour intérieure, la gîte est au fond.

Nous logeons dans la Magnanerie, partie d’une ancienne ferme où l’on élevait des vers à soie. Venu de Chine, l’art de la soie apparut dans les Cévennes dès le XIIIème siècle. D’abord confidentielle, la production connut un essor important au début des années 1700, à la suite d’un hiver particulièrement rigoureux qui décima une grande partie des châtaigniers de la région. A la place, on planta des mûriers, propice à l’élevage des vers.

Charnavas en Cévennes
Niché au coeur des Cévennes, à deux pas du Mont Lozère, le petit hameau de Charnavas

En bon citadin, je pensais naïvement que la cueillette des champignons était un jeu d’enfant. Il suffisait de prendre un panier, mettre de bonnes chaussures et parcourir les sous bois, en farfouillant au pied des arbres. Ce n’était malheureusement pas aussi simple. Nous partons en milieu d’après-midi en remontant le hameau a travers ses petites ruelles, en direction de la Cèze. Nous voulions rejoindre l’un des ses affluents, en empruntant un sentier qui descendait dans la vallée. Mais au moment de bifurquer, une femme nous interpelle depuis son jardin, de l’autre côté du chemin. «Je préfèrerais que vous ne descendiez pas par là ! C’est une propriété privée.»  La dame est productrice de châtaignes et exploite les arbres de la forêt en contrebas. Elle nous dirige vers un chemin plus en hauteur tout en nous ventant un superbe panorama sur la vallée.

Une fois dans les bois, les champignons sont effectivement au rendez-vous, un peu partout au sol, sur les mousses ou au pied des arbres. Mais il n’y a que des amanites ou d’autres champignons inconnus, à l’allure pas vraiment ragoûtante. Je quitte le chemin pour m’enfoncer dans la forêt, mais rien. Trois giroles dans un coin, et c’est tout. Heureusement, nous trouverons des châtaignes. Pourtant le matin même, au marché de Genolhac, un maraîcher nous avait assuré qu’on en cueillerait en nombre. «Si vous n’en trouvez pas, vous êtes des truffes !» avait-t’il ajouté. Tant pis pour cette fois, de toute manière, une copine nous rejoint ce soir, et elle, elle s’y connaît. Ce sera pour demain.

A Charnavas, dans la vallée de la Cèze
Au-dessus de la Cèze, en plein coeur des Cévennes, se trouvent les gites de Mamie Marcelle
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Au Mont Lozère, j’ai trouvé un cèpe !

Les monts de Lozère se développent quasiment à l’est et à l’ouest coupant le Gévaudan en deux parties inégales. Son point le plus culminant, ce pic de Finiels sur lequel j’étais debout, dépasse de cinq mille six cents pieds le niveau des eaux de la mer, et, par temps clair, commande une vue sur tout le bas Languedoc jusqu’à la Méditerranée.

(Robert Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes)

Il faut une quarantaine de minutes pour rejoindre le Mas de La Barque, une station de pleine nature, en plein coeur du Parc National des Cévennes. Depuis Genolhac, la départementale qui serpente à flan de montagne est entièrement plongée dans la brume. C’est seulement vers le col du Pré de la Dame, à 1474 mètres d’altitude, que la route passe enfin au-dessus des nuages.

Le Mas de la Barque
Vue sur le Mas de la Barque, au coeur du parc naturel des Cévennes

A l’auberge du Mas de la Barque, nous ne croisons que des randonneurs mécontents. Malgré une salle totalement vide, l’aubergiste refoule à tour de bras pour le service de midi. Pas d’exception pour nous. Tant pis, ce sera pour une autre fois. Les gîtes du Mas de la Barque ont un petit air de paradis au milieu des Cévennes. Un petit village en pierre au milieu de rien, avec un petit côté artificiel tout de même. On peut même profiter d’un sauna dans les plus grandes maisons. Petit hic, un supplément cheminée (7 à 15 euros) et le bois payant. Pas très sympathique pour ceux qui veulent venir l’hiver.

Nous avons descendu le chemin forestier qui contourne les Faux des Armes, toujours à la recherche de cèpes pour le repas du soir. Le sentier descend dans un vallon creusé par plusieurs ruisseaux qui dévalent vers le Luech et s’enfoncent dans une forêt de conifères. Après une vingtaine de minutes de marche, voilà enfin les fameuses sapinières dans lesquelles poussent normalement les cèpes. En moins de deux, nous avons quitté le chemin pour ratisser les bois, à la recherche de champignons. Mais il n’y a pas grand chose. Un ou deux, c’est tout, en plus de ceux trouvés vers le col du Pré de la Dame. Je m’engouffre sous les longues branches d’un sapin, presque à quatre pattes, à raz du sol. Enfin en voilà un ! Ca y est, cette fois, au Mont Lozère, j’ai trouvé un cèpe !

Pour plus d’infos sur cette destination, consultez le site du Parc National des Cévennes.

Tous les avis sur le Mas de la Barque à consulter sur Trip Advisor.

Découvrez aussi les gites de Mamie Marcelle, au hameau de Charnavas.

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Cet article a 3 commentaires

  1. Emile

    Genial ce recit de ballade en cevennes !! Ça avait l’air chouette ça donne envie… J’espere que le cèpe etait bon, bisouilles

  2. Rose

    Merci d’avoir écrit cette histoire de Charnavas! Vous vous rappellez le nom de la langue qui est parlée par les originaires du hameau? J’y étais en vacances dans les années 80. Ils ne sont peut-être plus là. Mais ils étaient très fiers de leur langue d’oc. Et je pense qu’ils l’ont appelée le patois. Vous savez ?

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