Je suis très heureux de vous retrouver sur les routes d’Occitanie. La semaine dernière, nous étions dans la vallée de l’Hérault et aujourd’hui, nous allons remonter le fleuve vers les Cévennes, jusqu’au petit village d’Arre.
Samantha est une jeune agricultrice originaire de la région parisienne. Elle a posé ses valises dans les Cévennes après avoir pas mal bourlingué. Ensemble, nous avons parlé d’élan de vie, de savoir-faire et de militantisme en zone rurale.
Immersion dans le jardin de Samantha à Arre
Arre est un petit village de 300 habitants qui se situe à la frontière du Gard et de l’Aveyron. Une bourgade qui ne paye pas de mine au premier regard, parce qu’elle est traversée par une départementale. Mais si tu prends le temps de bifurquer pour t’approcher du bord de la rivière, tu découvres un petit village typique cévenol, en pierre. Il est encerclé par la Tessonne, une montagne qui trône au pied du Causse de Blandas.
A Arre, il fait bon vivre. L’été, il ne fait pas trop chaud, parce qu’on trouve aux abords du village plusieurs sources et une rivière. Et il y a même une étude qui dit que dans un scénario de sécheresse dans la région, Arre serait une oasis.
Et c’est dans ce petit paradis situé à la croisée de 3 départements que se cache un petit jardin en bord de rivière. C’est celui de Samantha. Pour le décor, nous sommes au pied des Causses, à deux pas du cirque de Navacelles.
Moi, je ne cultive que de la semence paysanne. La semence paysanne, ce n’est pas toujours facile de la définir. Il y a pas mal de personnes qui parlent de variétés anciennes. Mais pour moi elle n’a rien d’ancien, puisque si elle est là, c’est qu’elle a été cultivée dans les jardins sans arrêt, depuis des générations et des générations.
Une militante engagée pour le développement de la semence paysanne et le réveil du territoire
Au sein de la Maison des Semences Paysannes du Gard et des Cévennes, Samantha milite pour la défense de la biodiversité cultivée et des savoir-faire associés. Durant les 50 dernières années, le monopole exercé par l’industrie des semences a provoqué la disparition de la majeure partie des espèces de fruits et légumes cultivées en France et dans le monde. Cette standardisation à marche forcée a créé une uniformisation de notre alimentation et une perte de connaissances et de savoir-faire ancestraux.
Les semences paysannes sont très variées. Elles n’ont pas été uniformisées, ça veut dire qu’elles n’ont pas été rendues homogènes. Sur une variété de courgettes jaunes, on va avoir des fruits plus ou moins courbes, plus ou moins gros. Ça ne va pas forcément donner tout en même temps. Une semence paysanne, c’est donc une semence qui n’a pas été modifiée. Souvent, on parle des OGM, mais on peut aussi parler des hybrides, ce qu’on appelle les hybrides F1.
En parallèle de son activité, Samantha fait partie du collectif La Mainlev’ qui a pour objectif de rénover l’ancienne usine de bonneterie du village. Lorsque le couple s’est installé à Arre, celle-ci avait fermé depuis moins de 10 ans. Il avait encore beaucoup d’anciens du village qui avaient passé toute leur carrière professionnelle dans cette usine. Samantha et son compagnon ont été très touchés par l’histoire et le caractère patrimonial de ce lieu. Alors aujourd’hui, le but de l’association, c’est de rouvrir l’usine à son territoire, en y installant un lieu de rencontre et de création ouvert à tous.
Pour aller plus loin
Il est temps pour moi de quitter les Cévennes vers une nouvelle destination, toujours en Occitanie, mais dans l’Hérault cette fois-ci…
Si tu veux en savoir plus sur le travail de Samantha, rendez-vous sur la page Facebook de la Pépinière Graines d’Arre. Et si la question des semences paysannes t’intéresse, va faire un tour sur le site internet du réseau des Semences Paysannes.
Tu peux également retrouver les semences de Samantha au magasin coopératif La Cagette, à Montpellier.
En attendant, on se retrouve dès la semaine prochaine à Montpellier, dans un petit restaurant végétarien qui est aussi la seule ressourcerie du centre-ville.
La France Baladeuse est un podcast imaginé et réalisé par Paul Engel. Il est mixé par Bastien Nicolaï au studio podcast Montpellier.
Cette publication a un commentaire
Super reportage qui met aussi bien en valeur les atouts de notre petit village que la belle source de vie que représente la Mainlev’ et plus précisément Samantha et Martin qui font vivre ce beau projet.