Hélène : éleveuse de chèvres Angora
A la ferme Mohair du Pastèl, les chèvres sont chouchoutées et élevées en plein air. Elles vivent une vie tranquille au milieu des champs. Leur laine à la finesse incomparable est ensuite filée, tissée et tricotée par des artisans locaux en Occitanie pour être transformée en plaid, en écharpe, en bonnet ou en gant.
Hélène a fait des études de biologie et en parallèle, elle a été cavalière professionnelle durant 10 années. Elle a également travaillé dans l’enseignement agricole. Et c’est à ce moment-là qu’elle a découvert un peu plus la filière ovins, caprins. Et notamment la filière des chèvres angora.
Ensuite, l’idée de s’installer comme éleveuse est arrivée à un stade de sa vie où elle avait envie d’acheter une maison, de la retaper, de créer vraiment un univers et un environnement qui lui corresponde.
Je me suis retrouvée avec une classe d’élevage ovin et j’ai eu envie de m’intéresser à la filière laine pour montrer autre chose à mes élèves. Et en faisant des recherches, en les emmenant faire des visites, je suis tombé sur un élevage de chèvres angora. Et ça a été une révélation. J’ai même arrêté d’être prof justement pour me lancer. Parce qu’en fait, ça correspondait vraiment à toutes mes valeurs. C’était une évidence…
Les chèvres angora sont originaires du Tibet. On en retrouve plus tard en Turquie. Ce sont des animaux qui, contrairement aux chèvres laitières, n’ont pas de poils, mais qui ont de la laine. Elle est très douce, elle ne pique pas. Elle est très légère et elle est surtout très chaude. C’est à dire qu’à poids égal, la laine mohair est deux fois plus chaude que la laine de mouton.
Découvrez l’histoire d’Hélène et de ses chèvres dans ce nouvel épisode de la France Baladeuse.
Une ferme écoresponsable dans l’Aude
L’industrie textile est aujourd’hui la deuxième industrie la plus polluante au monde, avec un impact énorme au niveau des rejets de CO2 et de la pollution de l’eau. La filière laine avait complètement disparu en France, parce qu’elle n’était absolument pas rentable. Mais Hélène et d’autres éleveurs y ont cru et se sont lancés avec l’idée de produire une laine de qualité, fabriquée localement, avec le moins possible d’impact sur l’environnement.
Aujourd’hui, la majorité des pulls vendus dans les grandes enseignes proviennent d’élevages intensifs où le bien-être animal n’est pas toujours au rendez-vous. Ensuite, la laine part en Europe de l’Est, où elle va être filée. Puis elle est envoyée dans des pays comme le Bangladesh pour être tricotée. Avant de revenir en Europe pour être vendue. Et tout ça pour un pull qui sera porté une fois et qu’au premier lavage sera abîmé.
Ma marque et mon mode de vie, je pense qu’en fait c’est un tout. Prendre soin des animaux, c’est ma priorité au quotidien. Ensuite, je fais mon pain tous les jours avec la farine bio de mon voisin. J’ai une voisine qui a des brebis et je lui achète le lait et le fromage. Et on essaye vraiment de fonctionner en local, avec des gens qui produisent de façon responsable.
Heureusement, une centaine d’éleveurs français, regroupés au sein du label Le Mohair Des Fermes De France tente de faire bouger les choses en relocalisant leur production en France, à tous les niveaux de la filière.
Ainsi comme Hélène, de nombreux artisans portent haut les couleurs du made in France à travers des projets éco-responsables qui prennent le contrepied des grandes marques internationales.
Pour aller plus loin, découvrez un dossier complet consacré à la mode écoresponsable et le made in France.